True Blood

Comme chaque année depuis cinq ans, Alan Ball peut foutre à poil ses acteurs et mélanger vampires, loup garous, sorcières, shapeshifters (polymorphes), fées, cuisinier homo médium et autres créatures fantasmagoriques avec les sudistes chtarbo-consanguins de la ville de Bon-Temps, quelque part dans la moiteur de la Louisiane.


True Blood, c'est un peu la série avec laquelle HBO a tourné à vide avant le renouveau Games of throne/Treme/Boardwalk Empire/Enlightened et après son âge d'or. Au début, il était difficile d'évaluer l'ampleur du désastre. Ok, la série est l'adaptation d'une série de romans bit-lit de Charlaine Harris, "la Communauté du Sud" en français. Du Twilight version roman de gare, avec l'héroïne qui craque pour son beau vampire, un autre vampire, puis le loup-garou. Mais on ne pensait pas que le créateur de la meilleure série qui ait existé (six feet under) puisse adapter presque tel quel quelque chose d'aussi mince, avec une héroïne aussi tête à claque (Anna Paquin, horripilante au possible, passe son temps à en rajouter). Pourtant Alan Ball nous offre du sous Anne Rice qui s'est nourri des diverses influences de ses dernières années, et même un peu de Buffy, mais sans l'écriture et l'épaisseur des personnages qui allait avec la série de Joss Whedon. Alan Ball prend l'argument fantastique pour faire une métaphore du mélange et des désordres amoureux ou politiques qu'il occasionne, c'est un peu la Mascarade au grand jour. Officieusement, l'argument fantastique sert surtout à foutre à poil les acteurs, parcequ'il fait chaud en Louisiane.


Au menu de la première saison, un extrémiste assassine des vampires et des humains qui se mélangent. En saison 2, une ménade organise une orgie à chaque épisode dans la forêt. En saison 3, vampires et loups-garou se mélangent et s'affrontent. En saison 4, les sorcières veulent donner du fil à retordre aux vampires. Résultat des courses, il reste encore des humains à Bon-Temps mais leur nombre rétrécit. On se surprend à suivre tout ce bordel écrit et dialogué avec les pieds et à sourir devant certaines scènes, puis à regarder la saison suivante et à revenir même si on est consterné parceque c'est de saison, c'est tellement con et raccoleur que toute notion de sérieux et de premier degré est exclu (contrairement à vampire diaries ou Twilight), ça va dans tous les sens et il y'a Jessica qui remonte un peu le niveau. Puis on ouvre un topic sur un forum.


5-01 & 02
Un premier épisode très gnangan et un deuxième déjà mieux construit qui met en place les éléments de la saison. Comme on s'en serait douté, l'insupportable et geignarde Tara est transformée en vampire. C'est Pam qui s'y colle après avoir conclu un deal avec Sookie et Lafayette. L'attente que le corps de leur ami se réveille est l'occasion d'une bonne scène, et les débuts de la Tara vampire sont plutôt encourageants. Espérons que cette nouvelle vie va lui donner du plomb dans l'aile. Bill et Eric ont tué leur chef politique, ce qui leur vaut d'être poursuivi par l'Autorité, emprisonnés, obligés de subir un interrogatoire à l'acide, puis sur le point d'être buté par Chris Meloni (un ajout de casting pas si surprenant que ça, qui fait une belle entrée). Mais ça tombe bien, ce taré de Russell Edginton (saison 3) s'est échappé et s'ils le ramènent, ils pourront vivre. Ces deux arcs sont un peu le croustillant qu'on a à se mettre sous la dent. Le flash-back sur le passé de Pam, c'est toujours du Buffy/Angel en dix fois moins bon. L'intrigue avec les loups-garous, Sam et Alcide est plutôt chiante. Gros fou rire avec la découverte wtf du petit loup par maman shifter dans la chambre. L'intrigue de Terry à la guerre est pour l'instant trop nébuleuse pour être intéressante. Jessica fait sa délurée en faisant des teufs dans le Manoir et le révérend Newlin de la saison 2 revient vampirisé et gay, prêt à négocier le cul de Jason avec Jessica . Jason qui n'a pas d'autre chose à faire que de se taper des mères célibataires. A part ça, Andy Bellefleur se tape la sorcière de la saison 4. On voit bien que l'été a commencé.

5-03

Le rythme s'emballe et on se retrouve avec un épisode qui ne contient rien d'inintéressant, ce qui est une grande première dans la série. Même les personnages commencent à avoir un peu d'épaisseur. Le flashback de Pam la rend plus humaine et permet de connaître enfin les conditions de la rencontre entre Bill et Eric. Le calvaire de Tara se révèle plutôt intrigant pour la suite et la manière de le mettre en scène sur la longueur est bien vue. Sookie doit tout avouer du meurtre de la conne à Alcide, et les parents de la défunte promettent d'être bien chiants avec le loup-garou, qui a quand même d'autres chats à fouetter. Le coté politique chez les vampires passe beaucoup mieux que dans les précédentes saisons avec Meloni à la tête. La mystérieuse Salomé apporte le quota sexe de la série. Le révérend gay Newlin devient le nouveau porte parole des vampires. Jessica propose à Jason, qui en a marre d'être une bite sur pattes, de se confier à elle. Enfin Hoyt devient gothique pour exprimer sa peine . Les intrigues les moins intéressantes, celle d'Arlene et celle de Sam, sont reléguées au second plan. A prioriser sur certains événements plus importants, le coté soap prend moins de place.

5-04

Il semble qu'entre ces deux saisons, les scénaristes de la série aient suivi des cours de scénario et que les acteurs aient aussi bossé pas mal. Du coup, on voit des événements qui servent à quelque chose et qui construisent des personnages, on utilise le passé. Tout ce qui concerne les liens entre les vampires transparaît beaucoup mieux. Le flashback de Pam a contribué à la rendre plus humaine, contrairement aux flashback des saisons précédentes, servant du même coup l'émouvante scène de libération de son saigneur Eric. Du coup, l'arrivée de Tara dans la famille tombe plutôt bien et permet du même coup de trouver une utilité à la tête à claque, peut-être même rendre le personnage intéressant rétroactivement. Hâte de voir ce qu'elle va nous réserver en tant que vampire. Dans le genre lien entre les vampires, la scène Bill/Jessica est aussi bien vue, et effectivement Jess suit bien les traces de son empathique père. Du coté de la Haute autorité, l'affaire du traître occupe toutes les attentions. Je l'aime bien ce Conseil et j'étais assez satisfait que Meloni explose ce crétin de gamin (qui me rappelait trop le Ulysse de Near Dark pour être honnête). Enfin la recherche de Russell suit son cours et promet d'être très intéressante, quand on connaît l'extrémisme du perso. On pourrait très bien meubler la saison avec toutes ces intrigues puisqu'à coté, l'intrigue sur la guerre avec Terry ou le night-club des fées (non mais sérieux!?) empruntent le coté décousu et wtf des autres saisons. Le coté démon de Lafayette bof. Et j'ai bien l'impression que l'histoire des shifters sera aussi intéressante que les fils rouges des saisons précédentes, donc très moyenne.
Et du coté de Twilight, on joue encore aux chaises tournantes avec Sookie. Un prétendant = une saison.